Garder l’attention des élèves à l’ère numérique
Maintenir l’attention des élèves en classe n’est pas toujours évident, d’autant plus avec le développement des appareils numériques. Voici quelques notions à connaître.
Les ressources attentionnelles à disposition de chaque individu ne sont pas illimitées. Chez les élèves, encore en plein développement, la situation est particulièrement sensible. Les apprenants ne peuvent pas porter leur attention sur tous les éléments d’une formation en même temps. Pour un enseignant, il faut donc en tenir compte lors de la construction de sa session pédagogique.
Dans la vie de tous les jours, les individus sont assaillis de stimuli extérieurs. L’attention, c’est ce qui permet de se concentrer sur plusieurs d’entre eux pour traiter les informations qu’ils contiennent. Pour réaliser différentes tâches, il faut donc focaliser ses ressources attentionnelles sur certains de ces stimuli, ceux utiles, dans le but de réaliser un objectif.
Il existe plusieurs types d’attention. La sélective consiste par exemple à se focaliser sur une seule tâche, en omettant les éléments perturbateurs et extérieurs à la tâche en question, pour maximiser les chances de réussite. À l’inverse, lorsqu’il est question de plusieurs tâches à réaliser en même temps, on parle d’attention divisée.
L’attention peut être active ou passive. Elle est active quand elle se dirige vers un objectif précis. Elle est passive lorsque c’est un événement qui attire notre attention.
Si les ressources attentionnelles sont limitées dans l’absolu (il est impossible d’en accumuler une trop grande quantité à la fois), elles sont aussi limitées dans le temps, dans le sens où il est difficile de rester concentré sur un même événement pendant une longue durée. Cela se traduit concrètement par la perte d’attention.
Au-delà de ces notions de base, l’attention connaît d’autres limites, telle que la cécité d’attention. Le principe est simple : en se focalisant sur une tâche unique, il devient courant de rater des éléments importants. L’attention fonctionne comme un filtre, qui permet d’écarter toute information n’étant pas jugée pertinente pour la tâche à accomplir.
Ainsi, pour un enseignant qui utilise des ressources pédagogiques, qu’elles soient numériques ou non, il est primordial de s’assurer que les informations pertinentes ne soient pas effacées par d’autres informations affichées en même temps et qui ne sont pas, elles, indispensables.
Le numérique transforme le processus pédagogique dans le sens où il autorise une quantité de nouvelles ressources (images, vidéos, jeux, textes, etc.). Il peut donc être facile de s’y perdre, et de perdre l’attention des élèves, dissipés par une multitude d’informations qui noient les notions principales à acquérir.
En effet, quand l’attention est perturbée, c’est le début des erreurs.
Quand plusieurs tâches sont à réaliser simultanément, en plus de l’attention nécessaire pour réaliser chacune d’entre elles, le cerveau va devoir attribuer une partie de l’attention à la coordination entre ces tâches. L’individu devra ainsi déployer plus d’efforts et de ressources attentionnelles que s’il devait réaliser ces actions séparément.
Ce constat peut toutefois être nuancé par l’entraînement. Quand quelqu’un a l’habitude de réaliser telle ou telle action, l’attention nécessaire n’est plus aussi importante. Cela laisse donc plus de place à une autre tâche à réaliser en parallèle.
Une autre limite de l’attention bien connue des enseignants est la difficulté à rester concentré longtemps. Enfants et adolescents ont encore plus de mal à garder cette concentration sur le long terme que les adultes. Ainsi, il faut accorder des temps de pause pour laisser « respirer » le cerveau. La récréation sert notamment à ça, et permet ensuite d’optimiser les phases de concentration.
Voici plusieurs astuces pour que les élèves restent concentrés au maximum. Tout d’abord, il faut éviter de diviser leur attention. Les apprenants doivent être focalisés sur ce que l’enseignant souhaite leur apprendre. Par exemple, mieux vaut éviter d’afficher un texte en même temps qu’une vidéo.
Dans le cas d’un jeu à vocation pédagogique, il est conseillé de limiter les stimuli extérieurs lorsque les joueurs sont concentrés. Ainsi, quand un texte est affiché sur un écran, il ne faut pas mettre de bouton qui clignote, de pop-ups ou autres distractions venant perturber l’apprentissage.
Ensuite, il faut limiter le nombre d’informations. Dans le cas contraire, le joueur sera vite découragé par la lecture d’un trop grand texte. De plus, il cherchera à se concentrer sur un trop grand nombre d’informations en même temps avec comme risque de rater des éléments essentiels, comme nous l’avons vu plus haut.
Dans le cadre de l’apprentissage avec des ressources numériques, les pop-ups éphémères sont rarement des bons moyens de passer des informations importantes. En effet, rien ne garantit que le joueur ait traité ou même perçu l’information. Dans le cadre d’un exercice interactif, il est conseillé soit d’attendre que le joueur effectue l’action souhaitée,
Au moment d’élaborer une session pédagogique au moyen d’outils numériques, l’enseignant doit réfléchir au meilleur moyen de présenter l’information essentielle qu’il souhaite transmettre à ses élèves. Ainsi, il faut veiller à placer les apprenants dans une bonne configuration pour apprendre.
Il lui appartiendra notamment de faire ressortir un texte important pour attirer l’attention des apprenants sur celui-ci, quel que soit le support. Pour ce faire, un moyen simple d’attirer l’attention sur une information importante est l’effet de saillance, lorsqu’un objet contraste avec le reste du décor. Il sera ainsi mis en évidence, va attirer l’attention et aura plus de chance d’être vu ou remarqué par l’élève.